08 janvier 2007

Un Jour en France


Si, comme Gilles Vigneault, l'on considère que "La violence est un manque de vocabulaire", alors on peut facilement imaginer que les banlieues, les jeunes, avaient un message fort complexe à faire passer la nuit du premier de l'an.

Et si l'on tente de traduire en mots la déferlante de violences, de dégradations et d'incendies qui a, comme chaque année depuis 25 ans, avec néanmoins une progression -si l'on peut appeler une aggravation progrès- dans le degré, le message qui semble émerger de ces actes, est justement leur gratuité, et la perte du message.

Casser pour casser, dégrader pour dégrader, renier, bafouer une société condamnée comme "l'autre", l'"ennemi" sans autre forme de procès, car c'est plus simple de s'ériger en victime de la société, que de rigoureusement analyser ses qualités et ses défauts, et tenter d'oeuvrer pour le bien général.
Et bien pire, comme c'est la société dans son ensemble que l'on prend pour cible, et contre laquelle on entre en guerre, on peut de ce fait faire fi de toutes les règles et devoirs qui définissent la société et incombent aux citoyens (on notera cependant que l'on continue d'accepter ou de profiter des droits que celle ci offrent, bizarrement:), et c'est ainsi que l'on voit émerger une dérive dramatique d'une sorte de néoanarchisme nihiliste "a priori" pronant la jouissance immédiate (drogues, sexe marchand, jeux...) et l'ultra violence comme catharsis (guet appends des policiers), sans aucune forme de reflexion humaniste ou politique ni projet qui dépassent la "chute de la société". Comme si faire chuter la Société portait en soi le remède de tous les maux.

400 voitures incendiées, dégradations multiples, interpellations, autant de policiers et gendarmes mobilisés que dans un pays en insurrection.

Mais bon, les journaux et les télévisions française, dans un soucis objectif d'information (et probablement en se donnant la bonne conscience de l'argument consistant à dire qu'il ne faut pas souffler sur les braises) titrent le lendemain: "un réveillon calme". Mais les 400 voitures, les violences de la nuit aprlent d'elles même. Nous ne sommes pas dupes.

Dormez bonnes gens, les médias veillent sur vous!

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